ColorimétrieGMG colorX-Rite

Qu’est ce que le « M Factor » ?

Une évolution importante se prépare dans le monde de la gestion de la couleur. On entend souvent parler de M0, M1, M2, OBA ? mais qu’est-ce donc ? et quel impact sur l’épreuvage, la colorimétrie, les profils standards ?

Depuis quelques années, la norme ISO 3664:2009 définit les « conditions d’examen visuel » préconisées dans l’industrie, notamment sur :

  • l’illuminant de référence : D50 soit une température de couleur de 5000°K (proche de la lumière du jour)
  • l’intensité lumineuse, mesurée en lux (ou cd/m2)
  • le CRI (Color Rendering Index)
  • l’indice de métamérisme
  • l’uniformité de l’illumination

Les systèmes de visualisation (pupitre de presse, éclairage normalisé) et la plupart des appareils de mesure sont donc conforme à ces conditions afin d’obtenir des résultats cohérents visuellement.

Avec l’augmentation des papiers contenant des azurants optiques, non seulement sur les épreuves mais également en production, l’impact de ces azurants sur les mesures spectrales ne peut plus être ignoré.

super-blancLes azurants optiques ou OBA (Optical Brightening Agent) sont des composés chimiques ajoutés lors de la fabrication du papier afin d’en augmenter sa blancheur. Ils induisent un aspect quelque peu bleuté car ces éléments absorbent les ondes UV (entre 300 et 400nm) pour les restituer en onde visible dans les teintes bleues (entre 400 et 500nm) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Agent_azurant

Dans le domaine de l’impression, l’effet « secondaire » de ces azurants est une forte réaction du papier dans les teintes bleues.

sans azurant  avec azurant

Courbes de mesures de la réflectance sur des papiers sans et avec azurants optiques

La mesure de la réflectance (quantité de lumière renvoyée par le papier) sur les papiers avec azurants optiques montre bien que le papier émet un pic de lumière sur les teintes bleues (entre 400 et 500nm) et peut perturber les mesures colorimétriques lors de la création d’un profil ICC par exemple.

Ainsi, la norme ISO 13655:2009 établit désormais de façon très précise les conditions de mesures colorimétriques pour les spectrophotomètres en tenant compte de ces azurants optiques.

Il existe désormais 4 catégories définissant la lumière (ou illuminant) utilisé par l’appareil pour effectuer la mesure :

  • M0 : mesure effectuée avec une source lumineuse de type A (lampe tungstène non filtré) avec une température de couleur d’environ 2850°K. La majorité des anciens appareils sans filtre UV est équipée de ce type d’illuminant : Xrite DTP41, DTP70, Gretag i1 Pro, Spectrolino, … Ainsi, l’ensemble des mesures de la FOGRA utilisé par les standards colorimétriques actuels sont en M0 (FOGRA27, FOGRA39, …)
  • M1 : mesure effectuée avec une source lumineuse normalisée D50  (5000°K) sans filtre polarisant. Cette catégorie permet donc d’avoir une mesure en conformité par rapport à la norme de visualisation et de prendre en compte totalement le pic de réflectance dûe aux azurants optiques. On voit bien sur le graphique au dessus, que la mesure M1 identifie un pic plus élevé que la mesure M0 (qui donc perd une partie de la réflectance à cause de sa faible température d’illuminant). Les nouveaux appareils de mesure comme le Barbieri SpectroPad, Konika Minolta FD-7 et Xrite i1 Pro 2 ont des illuminants M1. L’ensemble des mesures pour les nouvelles normes d’impression en préparation seront mesurés en M1(projet Fred15 : nouvelle norme ISO 12647-2:2013)
  • M2 : mesure effectuée à l’aide d’une source de lumière avec filtre UV : Xrite i1 Pro UvCut, DTP70 (mode UV), i1 Pro 2
  • M3 : mesure effectuée à l’aide d’une source de lumière polarisée avec filtre UV (utile pour limiter la brillance de la mesure sur encre humide)

Choix de l’illuminant en fonction du type de mesure souhaité :

M0 M1 M2 M3
Mesure de l’effet des azurants optiques x
Mesure des encres fluorescentes x
Mesure des papiers sans azurants x x x
Supprimer l’effet des azurants x x
Supprimer la brillance de surface x